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Les dossiers personnels comme lieux de pouvoir

Samstag, 11. Juni
13:45 bis 15:15 Uhr
Raum 3088

Ce panel propose une réflexion sur l’analyse des dossiers personnels en considérant leur constitution comme dépendante de rapports de pouvoir. Outre le pouvoir de l’institution qui produit ces dossiers – écoles, services sociaux, tribunaux, polices, hôpitaux, etc. – il est possible d’y trouver un contre-pouvoir de l’individu qui tente de résister à l’identité qui lui est assignée. Ainsi, il s’agit d’analyser les discours comme dépendant des rapports de pouvoirs entre individus et/ou institutions.

Les dossiers personnels sont constitués de divers documents. Ceux-ci peuvent être des rapports, des procès-verbaux, des tests – psychologiques, médicaux, scolaires, etc. – ainsi que de la correspondance. Cette dernière peut exister aussi bien entre institutions, et les individus qui y travaillent, qu’avec la personne concernée. Les dossiers personnels permettent une entrée dans le fonctionnement d’une institution. Comme le disent Ludivine Bantigny et Jean-Claude Vimont « Les dossiers personnels s’imposent donc comme une source essentielle pour faire l’histoire sociale des pratiques professionnelles, de la circulation des savoirs et de leurs appropriations institutionnelles » (1). De plus, ces dossiers sont un moyen pour l’historien-ne d’avoir accès aux vies de personnes anonymes auxquelles une ou plusieurs institutions s’est intéressée. L’accès à ce type d’archives n’est pas aisé – il n’est pas rare qu’un délai important soit annoncé avant que l’archive ne soit ouverte à tous et toutes – en particulier à cause des informations de nature délicate qui peuvent s’y trouver. Son maniement implique respect et prudence.

Les dossiers personnels ne sont pas des lieux neutres. Ce sont, pour les producteurs, des moyens de réunir des documents afin de constituer un savoir sur la personne qui permette son classement mais aussi des possibilités de décisions (2). Autrement dit, un dossier est la production d’un champ documentaire au sens foucaldien du terme (3). Les pièces qui se trouvent dans ce type de sources sont donc, selon Foucault, un moyen de faire des individus des cas. Cette transformation, produite par des institutions dans des contextes spécifiques, permet la constitution de connaissances aussi bien sur un cas que sur une série. La constitution de ce savoir permet la pratique d’un pouvoir aussi bien au niveau individuel que sur une population donnée (4).

1) BANTIGNY Ludivine et VIMONT Jean-Claude, « Observer les observateurs. Les dossiers personnels et leurs usages en histoire », in BANTIGNY Ludivine et VIMONT Jean-Claude (éds), Sous l’oeil de l’expert : les dossiers judiciaires de personnalité, Mont-Saint-Aignan, Publications des universités de Rouen et du Havre, 2010, p. 9.

2) Ibid., p. 7.

3) FOUCAULT Michel, Surveiller et punir : naissance de la prison, Paris, Gallimard, 1975, p. 221.

4) Ibid., p. 224.

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